MAPIC 2023 : vitrine des projets de régénération urbaine et de durabilité dans le retail

Cette année, le MAPIC, salon international dédié à l’immobilier commercial qui a fermé ses portes le 30 novembre dernier, a mis en lumière des projets de régénération urbaine et des initiatives durables à travers le monde. De Londres à Séoul, en passant par Milan et Paris, les acteurs majeurs du secteur ont présenté leurs visions pour un avenir plus durable, témoignant d’une évolution significative dans le domaine du retail.

Projets de Régénération Urbaine à l’Échelle Mondiale

Cette édition a notamment souligné l’importance de la régénération urbaine, avec des projets novateurs présentés par des acteurs de premier plan issus de l’Europe, mais aussi de l’Arabie Saoudite, de l’Inde, de l’Irak et du Kirghizistan. Ces initiatives mettent en avant des concepts alliant durabilité et innovation, comme Entrecampos à Lisbonne présenté par Nhood ou encore le parc aquatique alimenté par l’énergie solaire de Tomorrowland Leisure.

L’avenir du retail : divertissement et durabilité

Le MAPIC 2023 a mis l’accent sur l’évolution des centres commerciaux vers des destinations axées sur le divertissement et la durabilité. Le rôle croissant des espaces de loisirs dans l’attractivité commerciale démontre cette tendance. Les discussions entre les leaders du secteur ont par ailleurs souligné l’importance d’une croissance responsable des centres commerciaux et de la nécessité d’en faire de véritables lieux de rencontre.

Technologie et responsabilité sociale

Le salon a également été l’occasion d’aborder l’impact de l’Intelligence Artificielle dans le secteur immobilier. Des entreprises comme Unibail-Rodamco-Westfield et Digeiz ont ainsi illustré la façon dont la technologie peut transformer les centres commerciaux en des espaces plus efficaces et responsables.

Loisirs et restauration : moteurs de l’innovation

Des représentants de grandes marques telles que Netflix, ont partagé leurs perspectives sur la manière dont les loisirs et la restauration deviennent des éléments clés dans les centres commerciaux. Le pop-up store Netflix Bites à Los Angeles, qui sert des plats issus des séries à succès de la plate-forme, témoigne ainsi de la fusion entre divertissement et expérience client.

Le MAPIC 2023 a été une nouvelle fois une fenêtre ouverte sur l’avenir du retail, soulignant la nécessité d’innovation, de durabilité et de responsabilité sociale dans le secteur de l’immobilier commercial. Avec des projets audacieux et des partenariats innovants, le salon a donné un aperçu des tendances qui façonneront le paysage du retail dans les années à venir. Le rendez-vous est déjà pris pour le MAPIC 2024, où ces visions prendront vie.

ChatGPT 4 et le futur du retail ou comment l’IA transforme le commerce !

L’Intelligence Artificielle (IA) n’est pas un phénomène nouveau dans le monde du commerce. Toutefois, avec l’arrivée de technologies comme ChatGPT, le secteur du retail est sur le point de connaître une nouvelle révolution. Développé par OpenAI, entreprise américaine à but non lucratif, cet outil conversationnel basé sur l’IA Générative est capable de générer du texte naturel et de mener une conversation sous forme de dialogues, changeant ainsi la manière dont les marques interagissent avec leurs clients. Observons comment ChatGPT, et des outils similaires en développement, pourraient, demain, transformer le paysage du commerce de détail.

La technologie conversationnelle s’invite dans le monde du Retail

ChatGPT se distingue par sa capacité à produire du texte et à tenir des conversations en imitant le langage humain. Il est ainsi capable de comprendre des requêtes complexes et d’effectuer en quelques secondes de nombreuses tâches de production de contenu, d’analyse de données, voire de code informatique. Ces caractéristiques en font un outil particulièrement adapté au monde du retail, notamment en ligne, où la personnalisation et l’interaction client sont essentielles. Des géants comme JD.com et Amazon ont déjà annoncé travailler sur leurs propres versions de cette technologie.

Les applications commerciales potentielles de ChatGPT

L’utilisation de ChatGPT dans l’univers du retail peut prendre plusieurs formes et se révéler un puissant outil pour le commerce de détail. Une première application pourrait être la génération de mots-clés pour améliorer le référencement et la visibilité en ligne. En outre, ChatGPT peut améliorer l’expérience d’achat en offrant des recommandations personnalisées et en répondant de manière dynamique aux questions des clients. Ce type d’outil promet d’enrichir le processus d’achat en ligne, le rendant plus interactif et adapté aux préférences individuelles.

Un champ de possibilités pour le retail

Au-delà des recommandations, un LLM comme ChatGPT pourrait générer des descriptions de produits, rédiger des publications promotionnelles pour les réseaux sociaux et même automatiser les services clients avec des chatbots sophistiqués. Sa dernière version peut d’ores et déjà gérer les avis des fiches Google Business Profile, formulant des réponses uniques pour chaque commentaire.

Un atout pour les appels d’offres

Dans le cadre des appels d’offres, ChatGPT promet également d’être un atout précieux. L’outil peut rechercher et compiler des informations pertinentes, extraire des détails techniques et des données de marché, tout en aidant à rédiger des réponses claires et persuasives. Il est même capable d’analyser des documents pour en extraire les éléments clés et préparer des ébauches de réponses.

Des limitations à garder en tête

Malgré ses nombreuses applications potentielles, ChatGPT n’est pas sans failles. L’outil peut produire des erreurs et être induit en erreur par des informations incorrectes. C’est ce qu’on appelle « les hallucinations de l’IA ». Il présente également des biais et manque de transparence quant à la provenance de ses données et au cheminement de ses décisions.

ChatGPT représente donc un tournant majeur pour le secteur du retail, offrant des possibilités inédites pour personnaliser l’expérience client et optimiser les processus commerciaux. Alors que cette technologie continue d’évoluer, les entreprises du retail doivent rester attentives à ses développements pour tirer le meilleur parti de ses capacités tout en restant conscientes de ses limites.

Rencontre avec Chloé, responsable RSE chez Accessite

Alors que la RSE est devenue une thématique incontournable dans les entreprises, Accessite est l’un des rares acteurs du retail à proposer un accompagnement complet sur ces sujets à ses clients. Rencontre avec Chloé, nouvelle responsable du service : une jeune femme passionnée, déterminée à embarquer bailleurs et gestionnaires dans la dynamique RSE !

Peux-tu nous décrire ton parcours avant ton arrivée chez Accessite ?

Je suis juriste de formation. J’ai ensuite complété mon cursus initial à l’âge de 28 ans par un Master en droit du développement durable, après une 1re expérience professionnelle. Cela fait désormais 12 ans que je travaille dans le domaine de la RSE, au sein de différents secteurs : le multiservices, les télécoms puis l’immobilier que j’ai découvert il y a 3 ans, chez Hammerson. Rejoindre Accessite représente aujourd’hui pour moi un beau challenge : un poste qui me permet de combiner un volet très opérationnel, propre à la gestion pour compte de tiers, avec l’élaboration et la construction d’une stratégie globale en matière de RSE. 

Pourquoi la RSE devient-elle si importante aujourd’hui pour les centres commerciaux ?

La 1re raison est réglementaire. De nombreux textes s’imposent désormais aux centres, avec des obligations de reporting et des objectifs de plus en plus exigeants en matière de consommations d’énergie, d’équipements électriques ou solaires, ou encore de tri des déchets. Que l’on soit bailleur, gestionnaire, ou technicien, tous les acteurs sont concernés. 

Ensuite, au-delà de cet aspect contraignant, la RSE offre aussi de formidables opportunités. Elle permet de réaliser des économies sur le long terme, en devenant moins dépendant des fluctuations du prix du gaz ou de l’électricité, grâce aux énergies alternatives.  C’est aussi un excellent levier pour faire évoluer l’image des centres, pouvant servir par exemple de supports à des animations marketing et à de la communication sur site.

Quelles sont tes principales missions auprès des centres ?

Je fais beaucoup de pédagogie, pour aider les bailleurs et les locataires à décrypter les textes réglementaires, de plus en plus complexes. Mon rôle est d’expliquer les enjeux en termes de délais, d’obligations, mais aussi de sanction administrative et financière en cas de non-respect de la réglementation. Je les accompagne aussi dans la mise en œuvre de solutions : recherche de prestataires, de financements, ou encore construction d’argumentaires auprès de leurs divers interlocuteurs. Enfin, je mène un travail d’évangélisation, afin que les centres s’approprient pleinement les enjeux de la RSE.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ? 

J’apprécie énormément l’aspect transversal de la RSE, à la croisée des problématiques environnementales, sociétales, économiques et juridiques. Mon ambition est ainsi d’élargir le spectre, au-delà des seuls aspects de conformité technique que l’on retrouve souvent dans les centres. L’enjeu est en effet de construire une stratégie globale en matière de RSE, qui permettra non seulement d’améliorer l’image de nos centres, mais aussi de proposer aux bailleurs une démarche structurée, encore plus efficiente.

Les zones commerciales et leurs acteurs de la dynamisation des territoires

Le marché de l’immobilier commercial, au 1er semestre, a été marqué par 3 grandes annonces. En premier lieu, le groupe Casino, rattrapé par une dette colossale, cède une partie de ses magasins à Intermarché. Le groupe Carrefour, lui, conclut un accord avec le groupe Louis Delhaize pour le rachat de ses enseignes Match et Cora. Il annonce aussi un partenariat avec Nexity afin de revaloriser près de 80 sites Carrefour en France. Une annonce qui fait écho au plan de transformation des zones commerciales présenté par le gouvernement, le 11 septembre dernier.

Changement d’enseigne pour 119 magasins Casino

Accusant une dette de plus de 6 milliards d’euros, le groupe Casino présidé par Jean-Charles Naouri avait annoncé fin mai la signature d’un accord avec le Groupement des Mousquetaires. Au total, 119 points de vente, issus du périmètre Casino France (hypermarchés, supermarchés, enseignes de proximité), seront ainsi cédés à Intermarché dans les 3 ans à venir. Les enseignes Franprix et Monoprix, elles, ne sont pas incluses dans l’accord.

D’après plusieurs sources syndicales, une première vague de cessions devrait intervenir dès le 2 octobre prochain, qui concerne 61 magasins dont 10 hypermarchés, pour un chiffre d’affaires total de 549 millions d’euros HT. 

La deuxième vague de cession sera lancée au cours des 3 prochaines années, sur un volant similaire de magasins, pour un chiffre d’affaires global de 502 millions d’euros HT.

Enfin, une dernière vague, optionnelle, porte sur un chiffre d’affaires de 461 millions d’euros HT. Il s’agit d’une promesse d’achat pouvant s’exercer à la demande de Casino, durant une période de 3 ans. 

La liste des cessions peut, bien sûr, encore évoluer après examen par l’Autorité de la concurrence. Pour la 1re vague, la bascule juridique s’effectuera via des sociétés de transfert, détenues à 51 % par Casino et 49 % par Intermarché. Cette dernière se donne ensuite le temps nécessaire pour trouver des adhérents intéressés. Une mission loin d’être évidente, d’où la solution de portage proposée. Selon les syndicats, toutefois, Intermarché ne donnera pas de directive à ses adhérents concernant les acquis sociaux, comme le veut la règle dans les groupes indépendants.  

Rachat de Cora et Match par Carrefour

Le groupe Carrefour présidé par Alexandre Bompard a quant à lui annoncé en juillet dernier le rachat des enseignes Cora et Match en France, soit 60 hypers et 115 supermarchés ayant généré en 2022 un chiffre d’affaires de 5,2 milliards d’euros hors taxe. Une opération qui permet désormais à Carrefour de talonner Leclerc avec une part de marché cumulée de 22,5 % (20,1 % pour Carrefour, 2,4 % pour Cora et Match), contre 23 % pour E.Leclerc1. Carrefour conforte ainsi sa position dans le trio de tête des enseignes de la distribution alimentaire, devant l’alliance Intermarché/Casino, et très loin devant Système U et Auchan.

Avec 175 magasins au total, l’opération d’achat concernera près de 24 000 salariés en France, l’accord excluant les activités belges du groupe Louis Delhaize, mais aussi son enseigne de jardinerie, Truffaut. 

La famille Bouriez à la tête du groupe aurait cherché à vendre depuis un peu plus de 5 ans déjà, mandatant plusieurs banques d’affaires. C’est finalement la complémentarité géographique de son parc de magasins avec celui de Carrefour qui s’est avérée décisive dans le rachat. Les magasins Cora et Match occupent en effet des parts de marché importantes dans les régions Grand Est et Nord de la France, où Carrefour est peu présent. Pour Alexandre Bompard, cette « première acquisition majeure en France depuis plus de vingt ans consolide le leadership de Carrefour sur son marché domestique, dans le secteur de la distribution alimentaire ».

Carrefour précise par ailleurs qu’une moitié des synergies annoncées sera liée à l’optimisation de la performance commerciale, à travers le développement de l’omnicanal, l’optimisation de l’activité non alimentaire, l’augmentation du poids de la marque propre, ainsi que les synergies logistiques et les achats.

Si la transaction reste soumise à l’approbation de l’autorité de la concurrence française, Carrefour espère, compte tenu des enjeux de concurrence limités, une finalisation de l’opération à l’été 2024.

Nouveau partenariat entre Carrefour et Nexity

Dans le cadre du plan stratégique Carrefour 2026 présenté par le groupe en novembre dernier, Carrefour s’associe à Nexity pour la réalisation d’opérations de mixité urbaine. 76 sites seront concernés sur l’ensemble du territoire français, touchant l’ensemble des formats (hypermarchés, supermarchés, magasins de proximité). En créant un véhicule de portage foncier avec Nexity, l’objectif est de transformer les magasins existants en des lieux mixtes, partageant l’espace avec des logements, des commerces et des bureaux. La création du véhicule de portage foncier est prévue, au plus tard, pour le 1er trimestre 2024. Il sera détenu à 80 % par Carrefour et à 20 % par Nexity.

Représentant une superficie d’environ 800 000 m2, les 76 sites ainsi transformés devraient permettre la création de 12 000 logements, 120 000 m2 de commerces dont la reconstitution de certains magasins, 10 000 m2 de bureaux et activités, ainsi que 17 000 m2 d’hôtellerie.

40 sites, situés en cœur de ville, seront entièrement réhabilités. L’aménagement des 36 autres, implantés en entrées de ville ou de zones commerciales, concernera des espaces de parking existants. Ils seront alloués à des projets urbains visant à développer la mixité urbaine, lutter contre l’artificialisation des sols et à s’intégrer à l’aménagement du territoire, en concertation avec les élus.

En novembre 2022, Alexandre Bompard estimait que la transformation de son parc en France concernerait au total une surface de 1,5 million de mètres carrés, représentant un potentiel de création de valeur d’environ 500 millions d’euros d’ici à 2030. Un espace foncier qui en fait aujourd’hui, comme les autres acteurs du retail, un acteur majeur de la transformation des territoires urbains.

1 Part de marché cumulée sur les 6 1ers mois de l’année selon Kantar.

Entre luxe et hard discount : une ère de consommation toujours plus polarisée

Alors que la Covid et l’inflation ont affaibli nombre de marques, 2 secteurs diamétralement opposés ont réussi, eux, à tirer leur épingle du jeu : le luxe, qui se porte mieux que jamais, et le hard discount, poursuivant son ascension à la faveur de la hausse des prix, tout en répondant aux désirs d’achats d’impulsion des consommateurs.

Le luxe, un secteur qui prospère au milieu de l’incertitude

Passé au travers de la Covid, le marché mondial du luxe semble également peu affecté par la conjoncture macroéconomique actuelle. Le secteur a retrouvé des niveaux d’activité similaires à ceux antérieurs à la crise sanitaire, avec une croissance qui tend même à s’accélérer. Alors que cette dernière s’élevait à 4 % entre 2014 et 2019, elle a progressé de 16 % en 2021 et 2022, tandis que les prévisions sont estimées entre +7 et 9 % pour la période 2022-2023 et à +6 à 8 % pour 2023-20261. Toujours dans leur euphorie de dépenses post-Covid, les Chinois continuent de tirer le marché, suivis par les consommateurs américains, bien que ces derniers soient plus pessimistes. Viennent ensuite l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis puis, enfin, l’Europe. 

Les Millenials et la Gen Z, nouvelles cibles du luxe

Pour les marques, la priorité reste la même : conquérir les segments les plus aisés, qui représentent seulement 1 % du marché mais près de 10 % des ventes en valeur. Le secteur parvient également désormais à recruter dans une nouvelle catégorie de consommateurs, les Millenials et la Gen Z. Ces derniers valent aujourd’hui près de 210 milliards d’euros sur le marché, montant qui devrait doubler d’ici 2026. Non seulement les jeunes dépensent plus que leurs aînés (+15 % en moyenne), mais ils affichent un appétit de dépenses croissant (+33 % pour les Millenials, contre -12 % pour les plus âgés). Une catégorie de population qui offre donc des perspectives positives pour les marques de luxe. Pour s’en saisir, celles-ci doivent construire des offres sur mesure, tout en s’efforçant de fidéliser la Gen Z et les Millenials à moyen terme.  

Le hard discount, entre course aux bonnes affaires et achats d’impulsion

À l’autre extrême du marché, les consommateurs plébiscitent les enseignes hard discount, pour modérer la baisse de leur pouvoir d’achat. Mais au-delà des motivations rationnelles, de nombreux désirs contradictoires caractérisent la croissance dans ce secteur. Pour certains, il s’agit de céder à une impulsion en saisissant la « bonne affaire » nichée dans les rayons ; pour d’autres, l’objectif est de se faire plaisir différemment en se procurant un produit non essentiel, après avoir économisé dans son panier de courses habituel. Dans ce contexte, les enseignes comme Aldi, Netto, Action, Normal, Toujust ou encore Primark, pour ne citer que quelques exemples, gagnent du terrain.

Les acteurs historiques du discount accélèrent leur progression

Porté par le succès croissant de ses produits d’électroménagers, de jardinage ou de décoration à bas prix, Lidl vient de lancer son site de vente en ligne. Une petite révolution pour le discounter dont le budget de communication s’élève aujourd’hui à 500 millions d’euros par an, soit l’équivalent d’un Leclerc. 

Son éternel concurrent, Aldi, redouble quant à lui d’efforts pour le rattraper. Avec 3 % de parts de marché (contre 8 % pour Lidl), il compte ouvrir et agrandir 100 magasins par an pour atteindre 1 900 points de vente (contre 1 500 pour Lidl). Ces ouvertures sont prévues en particulier en Île-de-France, dans le Sud-Ouest et le Sud-Est. Un nouveau concept, concentrant 1 600 références sur 1 000 m2 avec 90 % de marques propres affichées comme étant 37 % moins chères, devrait aussi lui permettre de conquérir de nouveaux clients. La France est le pays prioritaire de l’enseigne qui y investira cette année 400 à 500 millions d’euros. 

De nouvelles enseignes en plein essor

Présente depuis 10 ans dans l’Hexagone, l’enseigne néerlandaise Action, s’est hissée à la 1re place des magasins préférés des Français, devant Mc Do, Leroy Merlin ou Décathlon.  En 2022, elle a vu ses ventes exploser de 30 %. Le dynamisme de l’activité ne se dément pas non plus chez Netto qui a vu ses ventes progresser de 8,7 % en valeur et de 2,7 % en volume en 2022. Son chiffre d’affaires, qui s’élevait à 1,3 milliards d’euros en 2022, est en hausse de 19 % en 2033. De janvier à mars, ce sont en outre 1,4 million de passages en caisse supplémentaires qui ont été enregistrées par l’enseigne, laquelle projette d’ouvrir 500 points de vente d’ici à 2027. Enfin, Toujust fait ses premiers pas sur le marché avec un 1er magasin ouvert dans le Gard en mars 2023 et déjà une centaine d’entreprises coopérantes.

L’exception Shein

Si elle ne fait pas partie des marques discount, Shein illustre néanmoins le paradoxe du marché, avec ses produits vendus à petits prix et plébiscités par les 15-24 ans, qui font aussi leurs achats auprès des marques de luxe. 50 % de sa clientèle se situe dans cette tranche d’âge.  Présente dans 220 pays, Shein cumule les chiffres records : elle est l’application la plus téléchargée dans la catégorie shopping aux États-Unis tandis que son hashtag #Shein a enregistré 59 milliards de vues sur TikTok. En 2022, la marque a réalisé près de 23 milliards de dollars de ventes.

1 Étude BCGXALTAGAMMA- 2023

Hall U NEED : Now Enjoy, Eat, Drink !

Véritable temple du divertissement indoor, le nouveau concept lillois Hall U NEED a ouvert ses portes en juin 2021. Inspiré des complexes multi loisirs nord-américains, on y trouve, à l’intérieur, tout ce qu’il faut pour s’amuser : jeux d’arcades, bowling, karaoké aux décors Instagrammables, mais aussi réalité virtuelle et une aire de jeux XXL pour les tout-petits. En résumé, Hall U NEED est «The » place to be pour un moment de détente inoubliable !

Réinventer ses sorties et vivre de nouvelles expériences

Derrière l’acronyme anglais de Hall U N.E.E.D., se cache la philosophie même de l’établissement : « Now Enjoy, Eat, Drink », à savoir « maintenant, amuse-toi, mange et bois ! » Situé à 10 minutes de Lille, dans les anciennes halles de la filature de Saint-André, Hall U NEED se veut un lieu hybride où se côtoient restauration, bar, jeux interactifs et à sensation. Un immense temple dédié au divertissement sous toutes ses formes, où l’on vient vivre les loisirs à l’américaine. Avec une superficie totale de 7 000 m2, l’espace peut accueillir jusqu’à 1 600 personnes. Il s’agit ainsi du 2e plus grand complexe de loisirs indoor en France.Créé par Cyril Parenna, ancien dirigeant de tour operator, il a vocation à révolutionner l’offre de loisirs en concentrant d’innombrables activités sur un seul site, pour tous les goûts et tous les âges.

Le royaume XXL du loisir et du jeu

Envie d’une soirée bowling, d’un défi aux jeux d’arcades ou bien de pousser les vocalises sur les tubes de l’été, dans l’un des 11 boxes de karaoké privatif ? En famille ou entre amis, il y a l’embarras du choix pour passer un bon moment ! L’endroit ravira autant les nostalgiques du billard et du flipper que les amateurs de sensations fortes et d’innovations technologiques. D’une salle à l’autre, le visiteur navigue entre jeux de basket, air-hockey, jeux de rédemption, avant d’être littéralement happé par l’arène de VR ou le Racing bug, un jeu où l’on affronte ses amis au volant d’une voiture miniature pilotée à distance. Le plus jeunes ne sont pas oubliés :  une aire de jeux de 600 m2 leur est dédiée. Composée de 4 univers, elle comprend des labyrinthes, un espace trampolines, un parcours ninja et un espace « baby » avec des surprises à découvrir tout au long de l’exploration.

Quant à la décoration, elle aussi vaut le détour, plongeant tour à tour le visiteur entre ambiance rétro et univers futuristes. Néons au plafond, vans coupés ou télésièges servant de tables… Le design décalé invite à la déconnexion totale, pour s’adonner pleinement aux loisirs.

Une autre vision du jeu pour le grand public, mais aussi pour les entreprises !

L’accès à cet univers incroyable et ludique est gratuit. Seules les activités sont payantes, en rechargeant sa carte Hall U NEED ou en se procurant un bracelet à usage unique, donnant droit à une journée ou soirée d’activités illimitées.Conçu et imaginé pour le grand public, l’espace accueille aussi les professionnels pour des journées et soirées incentive, autour d’un karaoké ou d’une activité de réalité virtuelle, mais aussi pour des réunions de travail. Hall U NEED dispose en effet d’un espace de séminaire de 300 m2, ainsi que de salles de coworking. L’idéal pour développer le teambuilding de ses équipes, autour d’une autre vision des loisirs ! 

Brique House, entre restaurant branché et brasserie craft du Nord !

Né en 2020, le concept de Brique House revendique fièrement les couleurs de son fief lillois. Aujourd’hui présente dans 5 villes de France, cette brasserie aussi chaleureuse que déjantée, propose à ses clients une expérience unique mêlant bières, pizzas, pâtes et ambiance colorée ! La dernière « taproom » de l’enseigne, où l’on peut savourer les créations uniques de Brique House, a ouvert à Paris cet été !

La bière craft en direct du Nord

Brique House est né de l’envie commune de Baptiste Duffossez et Joseph Timmermans, 2 hommes du Nord fiers de leur fief, de lancer ensemble un projet unique autour de la craft beer. Leur objectif : casser les codes et défier la tradition en proposant une expérience alliant bières créatives et artisanales avec des lieux complètement déjantés ! Le nom de l’enseigne provient bien sûr de l’emblème des rues de Lille, la brique. Quant à leurs « taprooms », au nombre de 5 dans l’Hexagone, elles invitent le public à découvrir une grande diversité de créations toujours plus explosives !

Un coup de « pression » qui réinvente le monde de la bière

Dans ces lieux hybrides, la bière est brassée sur place. À la carte, on trouve une dizaine de variétés de cette boisson, classiques ou expérimentales, avec, pour les accompagner, des pâtes et des pizzas. Un concept minimaliste qui mise avant tout sur la convivialité autour de la bière. Autre originalité du projet : les clients sont invités à donner leur avis et à élire la bière expérimentale qu’ils préfèrent. Celle qui recueille le plus de votes gagne le droit de devenir une référente permanente de l’enseigne et de rester 1 an sur la carte !

5 taprooms en France, entre brasserie et restaurants

3 ans à peine après l’ouverture de la 1re taproom, le concept est rapidement devenu un succès ! Après Lille centre, la Brique House s’est aussi invitée à Saint-André Lez-Lille, Bordeaux, Villeneuve d’Ascq et, dernièrement, à Paris sur les Grands Boulevards. Depuis l’été, on y retrouve l’ambiance colorée et déjantée de l’enseigne sur près de 1 000 m2.

Au total, l’entreprise affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros, et compte près de 170 salariés, ainsi qu’un immense site de production dans les Hauts-de-France, et plus de 1 000 hectolitres par mois de bières houblonnées écoulés !

Accessite ouvre la réflexion sur l’immobilier commercial avec Vision Retail, son tout premier podcast !

Parce que le monde du retail est en pleine transformation et que son avenir se décide dès aujourd’hui, Accessite lance son podcast dédié aux enjeux actuels et futurs de l’immobilier commercial. Lancé le 19 septembre dernier, Vision Retail est ainsi le nouveau rendez-vous incontournable de cette rentrée, pour tous ceux qui veulent mieux comprendre les transformations à l’œuvre dans ce secteur.

10 minutes pour comprendre le retail d’aujourd’hui et demain

Animé par Myriam Haji, responsable développement et marketing d’Accessite, Vision Retail propose, en 10 minutes, de faire le tour d’une thématique prospective ou d’actualité. Le format interview a été privilégié, en collaboration avec des experts réputés de chaque sujet. 

Ces derniers interviendront sur des réflexions stratégiques, telles que les nouveaux modèles économiques des centres commerciaux, l’innovation technologique dans l’expérience client, la future place des loisirs numériques ou encore les opportunités et défis de la transformation du retail. 

Un premier épisode avec Alexandre Séjourné, pour engager la conversation

Composée de 10 épisodes, la 1re saison de Vision Retail a ouvert le débat avec Alexandre Séjourné, directeur général d’Accessite, autour d’un sujet d’actualité : le changement de destination des centres commerciaux ou comment ces derniers, de lieux de commerce, deviennent aujourd’hui des lieux d’expériences. 

Un sujet que ce leader de la gestion d’actifs commerciaux connait sur le bout des doigts, de par son expérience professionnelle, mais aussi pour l’avoir longuement traité en début d’année dans un Livre Blanc : « Le Centre Commercial en 2030 ».

Un rendez-vous à retrouver chaque semaine, sur toutes les plateformes de streaming

Ce nouveau podcast intéressera sans aucun doute tous les acteurs du retail soucieux de l’avenir. Il leur apportera une vision pertinente et positive, ainsi que des clés pour engager les changements qui sont à la fois nécessaires et inévitables.  

Disponibles sur les principales plates-formes de streaming audio, les épisodes de Vision Retail seront diffusés à raison d’un par semaine, jusqu’au 14 novembre prochain.

Commerce et transition urbaine : comment concevoir les nouveaux modèles ?

Pour comprendre comment les nouvelles tendances et innovations façonnent à la fois le paysage commercial et urbain, News Tank Cities propose, en partenariat avec Accessite et Nexity Transformation des Territoires, une matinée de réflexion autour de ces enjeux, le 12 octobre prochain. Ce rendez-vous se déroulera en présence d’Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, au Morning Laffitte à Paris dans le 9e.

Au programme de la matinée :

Alexandre Séjourné, directeur général d’Accessite, introduira cette matinée pour poser les bases du débat, en rappelant les diverses mutations en cours sur nos territoires urbains et leurs impacts sur l’activité commerciale. Nourrie par les interventions d’élus, mais aussi d’experts du retail, cette discussion se poursuivra autour de deux tables-rondes pour construire une vision prospective de la ville de demain.

  • Table Ronde 1 – 9h30 : la ville change, le commerce aussi… 

Qu’il s’agisse de l’essor du commerce en ligne, de l’impact des nouvelles technologies ou des besoins changeants des consommateurs, cette table-ronde dresse un tour d’horizon des tendances actuelles et des défis à venir.

Intervenants : 

  • Marie Cheval, présidente-directrice générale de Carmilla
  • Alexandre Séjourné, directeur général d’Accessite
  • Cécile Pouzadoux, directrice de Redevco France
  • Table Ronde 2 – 10h45 : de l’entrée de ville aux friches commerciales, l’aménagement commercial vecteur de transition urbaine

Cette deuxième table ronde explorera le rôle crucial que joue l’aménagement commercial dans la transformation des zones urbaines. Les intervenants discuteront de la manière dont les projets commerciaux peuvent revitaliser les quartiers, encourager la durabilité et créer des espaces innovants répondant aux besoins de tous.

Intervenants :

  • Jean Luc Porcédo, directeur général pôle Nexity Transformation des Territoires
  • Elizabeth Blaise, directrice générale de Mercialys
  • Pascal Terrasse, directeur général adjoint du Cerema
  • Séverine Longuet, directrice du conseil d’Accessite

La matinée se clôturera par un temps d’échange convivial, pour prolonger la discussion et favoriser les échanges d’expériences.

Commerce et transition urbaine : comment concevoir les nouveaux modèles ?

Au Morning Laffite, 34 rue Laffitte, 75009 Paris

Accueil à partir de 8H30

Inscription gratuite et obligatoire dans la limite des places disponibles ici

Quels actifs commerciaux pour les investisseurs et enseignes demain ?

Suivre au plus près le marché du retail et les transformations actuellement à l’œuvre font partie des missions d’Accessite. Pour alimenter davantage encore sa réflexion, le leader de la gestion d’actifs commerciaux pour compte de tiers a organisé un afterwork, le 8 juin dernier. Une analyse chiffrée et tendancielle du marché de l’investissement retail, ainsi que deux tables rondes sont venues répondre à une question cruciale pour tous les acteurs de l’immobilier commercial : quels actifs commerciaux pour les investisseurs et enseignes, demain ?

État du marché, enjeux et tendances : rapide décryptage du département Conseil d’Accessite

Le marché de l’investissement immobilier

Sur le marché de l’investissement immobilier, toute typologie d’actif confondue, une baisse brutale est observée depuis 2019, avec un nouveau décrochage en 2022. Au premier trimestre 2023, la chute est même de 40 % par rapport à la même période l’an dernier, pour un montant total d’investissement de 3,4 Md€. 

S’agissant de l’immobilier commercial, l’année 2022  s’est, en revanche, clôturée sur une belle dynamique, avec 5,7 Md€ investis. Faisant de cette année l’une des 3 meilleures depuis 10 ans, avec quelques grosses opérations telles que Carré Sénart, Cours Oxygène ou encore Enox pour ne citer qu’elles. D’année en année, nous observons que les centres commerciaux portent de moins en moins le marché ; les investissements se tournant davantage vers les commerces de pied d’immeuble et plus récemment vers les retail parks, les hypermarchés et supermarchés.

Les enjeux des investisseurs

Un sondage issu d’une enquête de PWC effectué en 2022 interrogeait les grands leaders de l’investissement immobilier européen sur leurs enjeux à court et moyen/long terme. Les 3 préoccupations majeures perçues par ces acteurs sont tout d’abord les coûts de production (92 %), ensuite les disponibilités de ressources (84 %) et enfin les exigences en matière de durabilité environnementale. 

Il apparait toutefois étonnant que 55 % des investisseurs considèrent la durabilité environnementale comme un enjeu de moyen/long terme. Les règlementations actuelles vont-elles changer ce prisme ?

Les choix d’investissement dans l’immobilier commercial pourraient en effet sans doute être affectés par les réglementations suivantes dans les prochaines années :

  • La zéro artificialisation nette (ZAN), issue de la loi Climat & Résilience du 22 août 2021, formule un double objectif : 1/ réduire de moitié le rythme d’artificialisation nouvelle entre 2021 et 2031 par rapport à la décennie précédente et 2/ atteindre d’ici à 2050 une artificialisation nette de 0% (ZAN), c’est-à-dire au moins autant de surfaces « renaturées » que de surfaces artificialisées.
  • Le décret tertiaire, institué par la loi Élan, vise la réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments tertiaires. Il invite les bailleurs et les preneurs à travailler ensemble afin de définir autant que possible conjointement dans les baux les actions qu’ils doivent mener pour respecter les objectifs fixés.
  • La loi d’orientation des mobilités, avec l’obligation pour les propriétaires des bâtiments non résidentiels existants comprenant un parking de plus de 20 places, de mettre à disposition des points de recharge sur les emplacements de stationnement, avant le 1er janvier 2025.
  • Enfin, la loi relative à la production d’énergies renouvelables du 10 mars 2023, avec deux volets, panneaux photovoltaïques et végétalisation des toitures. 

L’investissement dans les commerces

Les surfaces commerciales en projet subissent une baisse tendancielle depuis 2009 où elles atteignaient plus de 8 millions de m², pour atteindre 2,5 millions de m2 prévus sur 2023 d’après un recensement réalisé annuellement par Procos. Ces fortes évolutions entérinent les profondes mutations du commerce à venir. En effet, l’immobilier commercial est appelé à se transformer avec de moins en moins de projets 100% commerce et davantage de restructurations/repositionnements d’actifs visant à accompagner l’évolution des modes de vie et tendances de consommation.

En termes de performances, les enseignes voient l’évolution de leur CA à périmètre constant retrouver quasiment les niveaux de 2019. Pour autant, sur le long terme, le marché reste sur une tendance baissière et 2022-2023 sont  marquées par plusieurs restructurations d’enseignes importantes, voire de fermetures pour certains réseaux.

Les tendances de consommation 

Tandis que le secteur de l’équipement de la personne représente en moyenne actuellement 30 % du CA des centres commerciaux, la seconde main fait un boom notamment dans le prêt à porter. Tout secteur d’activité confondu, la seconde main a généré 7 Md€ en France l’an dernier. Si cela ne représente « que » 4 % du CA du commerce, les prévisions laissent entrevoir une forte progression dans les 5 prochaines années, de l’ordre de 15 à 20 % par an.

Autre segment en croissance, le sport et les loisirs. Les ventes d’articles de sport dans le monde devraient encore augmenter de 30 % d’ici à 2025. Les 3 principales enseignes nationales affichent une croissance à 2 chiffres : Décathlon (+12 %), Intersport (+16 %) et Sport 2000 (+ 12 %). Sur cette verticale, l’escalade regarde vers les sommets avec déjà 200 salles et 3 M de pratiquants. Le fitness avec 5 000 salles et 6,5 M d’abonnés fait également la course en tête. Enfin, l’univers du cycle, avec 2,6 M de vélos vendus en France en 2022, affiche une croissance exponentielle de +90 % vs 2019 et compte déjà 3 000 points de vente. 

Les tendances de marché évoquées dans ce rapide décryptage mettent en évidence une hybridation du commerce d’ores et déjà en cours mais qui semble s’accélérer. Quelques exemples en témoignent : ainsi Grand Angle, rue marchande de Montreuil au cœur d’un nouvel espace public recréé en 2012. Promenade Sainte-Catherine en hypercentre de Bordeaux, de plus en plus apparentée à un véritable lieu de vie ou encore le tiers-lieu Darwin toujours à Bordeaux, aujourd’hui intégré au circuit touristique de la ville. Les concepts thématiques se multiplient également comme les halles alimentaires Biltoki ou le centre commercial WOW, à Madrid, dont les codes et le fonctionnement ciblent la Gen Z.  Ce coup d’œil synthétique sur la pluralité des actifs ouverts ces dernières années nous ramène à la question posée à nos intervenants : Quels actifs commerciaux pour les investisseurs et les enseignes demain ? 

1re table ronde – La parole aux investisseurs

Pour évoquer  le marché de l’immobilier commercial à court et moyen terme du point de vue des investisseurs, ACCESSITE a invité 3 investisseurs, spécialisés dans les actifs commerciaux : Eric Salmon, Partner chez Baumont Real Estate Capital ; Sébastien Louzier, directeur des investissements chez AEW et Elisabeth Blaise, directrice générale déléguée chez Mercialys.  

Ce qu’ils ont dit 

  • Eric Salmon, Partner au sein de BauMont Real Estate Capital : « Il est vrai que le commerce a été durement touché depuis quelques années et plus récemment par la crise sanitaire. Le paysage des actifs commerciaux a structurellement évolué et les transformations nécessaires sont source d’opportunités. Nous observons une résurgence de l’innovation et un renouvellement dans la diversité des commerçants. Cette variété est essentielle pour la santé des actifs commerciaux. » 
  • Elisabeth Blaise, directrice générale déléguée de Mercialys : « Les actifs commerciaux ont beaucoup à offrir. Ils sont résilients et robustes. Ils offrent un potentiel de rendement significatif, d’autant plus que les taux de capitalisation sont remontés. Je crois fermement que les investisseurs qui comprennent le secteur et ses défis y trouveront de belles opportunités.« 
  • Sébastien Louzier, directeur des investissements pour AEW : « Lorsque nous achetons un actif de commerce, nous regardons les enseignes qui s’y trouvent, si elles nous semblent attractives, solides, rentables. Les difficultés rencontrées par un certain nombre d’enseignes traditionnelles, notamment de prêt à porter, imposent de réfléchir au fait d’accueillir davantage d’activités annexes au commerce dans les centres commerciaux, mais pour autant, les intégrer, c’est prendre le risque de perdre en valeur locative ».

Ce qu’il fallait retenir :

  • Résilience du secteur commercial : celui-ci a démontré une remarquable résilience face à la crise sanitaire, grâce à la diversité et à la robustesse des baux commerciaux.
  • Une adaptation stratégique à plusieurs vitesses : les changements de consommation appellent l’industrie à réfléchir et à s’adapter. Une évolution qui sera cependant plus ou moins rapide et profonde en fonction des typologies d’actifs.
  • Retail Bashing, une chance : pour les investisseurs qui sont prêts à voir au-delà du discours pessimiste dominant sur l’avenir des centres-commerciaux, l’immobilier commercial présente aujourd’hui de très belles opportunités. 
  • Evoluer sans se précipiter : si l’évolution des centres commerciaux est en marche, l’innovation se traduit aujourd’hui par une démarche prudente de test & learn. Il ne s’agit pas de tout révolutionner mais de s’assurer que les nouveautés proposées trouvent bien leur public et portent l’offre existante.
  • Transition numérique : elle est incontournable et son impact sur le commerce immobilier est déjà, et sera demain, considérable. Le commerce physique doit désormais cohabiter et interagir avec son pendant numérique. Cette hybridation dessine le futur du centre commercial.
  • Développement durable : les participants ont insisté sur le fait que le commerce immobilier doit intégrer la transition environnementale. Les nouvelles constructions doivent respecter des normes écologiques strictes et les anciens bâtiments, être réhabilités pour réduire leur impact.
  • Un ROI scruté de près : avec l’augmentation du coût de la dette liée à la remontée des taux d’intérêt, les investisseurs sont plus exigeants quant aux actifs qu’ils achètent pour préserver leur rentabilité. L’équilibre commercial est particulièrement surveillé, tout comme la vulnérabilité des enseignes déjà implantées. La valeur installée ne doit, quant à elle, pas être trop élevée au risque de rendre difficile le retour sur investissement.
  • Les relations humaines au cœur du retail : malgré la digitalisation croissante, faire du shopping reste un acte profondément social. Ce qui est apprécié, au-delà des nouvelles enseignes, ce sont les animations, qui provoquent les échanges entre les visiteurs.

2e table ronde – La parole aux enseignes

Trois responsables du développement d’enseignes — David Moulin, directeur développement, franchise et immobilier de Monoprix, Vincent Combet, directeur Immobilier France de Primark et Hugo Perpère, CEO & fondateur de Nikito, leader du Freestyle Indoor — ont partagé leur vision du marché et les enjeux auxquels les retailers sont confrontés, ainsi que leurs stratégies pour y faire face.

Ce qu’ils ont dit:

  • David Moulin, directeur développement, franchise et immobilier de Monoprix  » La relation entre bailleur et preneur doit être davantage équilibrée. Nous avons besoin d’eux pour exploiter nos magasins et ils ont besoin de nous pour animer leurs espaces. Je milite pour un dialogue ouvert et transparent. C’est ensemble que nous trouverons des solutions pour couvrir les problématiques du retail. Notre objectif commun doit être la continuité de l’exploitation dans le temps ».
  • Hugo Perpère, CEO & Fondateur de Nikito : « Je vois ce qui se passe aujourd’hui dans le retail comme une opportunité de développement de l’activité loisir indoor. Celle-ci a besoin de zones de chalandise facilement accessibles. Les centres commerciaux représentent une très bonne opportunité pour le développement de nos activités. Certes, il faudra encore faire preuve d’un peu de patience, mais le marché pousse dans ce sens. La situation a déjà beaucoup évolué ces 3 dernières années. C’est un segment où il y a de la place pour l’innovation »
  • Vincent Combet, directeur immobilier France de Primark : « Nous sommes très actifs actuellement car notre groupe a décidé fin 2020 d’accélérer fortement son développement aux USA et en Europe, dont la France, après avoir constaté après le premier confinement le retour des consommateurs dans les magasins. Après une période où nous considérions qu’en dessous de 4000 m2 de surface de vente, nous ne pouvions pas implanter un magasin Primark nous avons opté pour plus de flexibilité quant à l’exigence en mètres carrés. Ceci afin d’aller sur de plus petits marchés et de pouvoir considérer toutes les opportunités disponibles, en imaginant de nouveaux formats à partir de 2 500 m². Compte tenu de l’absence de nouveaux développements, nous encourageons vivement les investisseurs propriétaires de centres commerciaux à co-construire avec nous les opportunités permettant d’accueillir nos magasins ».

Ce qu’il fallait retenir :

  • Le développant de nouveaux concepts et l’exploration de nouveaux formats pour répondre aux attentes des consommateurs doivent être envisagés. Il est également crucial de s’adapter au rythme rapide de l’évolution de l’environnement commercial et d’apporter de nouvelles réponses aux changements des comportements de consommation. La prise en compte des attentes de la clientèle locale, notamment, ainsi que des spécificités du centre commercial est, à ce titre, essentielle.
  • Le loisir se développe dans les centres commerciaux : la crise actuelle du commerce représente une opportunité de développement pour le secteur du loisir. Le changement de perspective des propriétaires de centres commerciaux, qui sont désormais plus ouverts à l’introduction de ce type d’activité, offre de nouvelles possibilités à cette industrie. La consolidation sur ce marché et la mise en place de grands espaces pour ces activités au sein des centres commerciaux et retail parks apparaissent ainsi comme des tendances clés.
  • Les enjeux de l’inflation : il s’agit pour les enseignes deréaliser le bon dosage des CAPEX pour ne pas être trop en avance par rapport au rythme du marché. Il faut également parvenir à maintenir ses promesses dans un contexte d’exigences croissantes en matière de RSE et de réglementations. Enfin, les centres commerciaux doivent résoudre leurs problèmes de vacance qui peuvent affecter la valeur de l’actif commercial et sa fréquentation.
  • Entretenir le dialogue avec les bailleurs : tous les intervenants prônent un dialogue transparent et une relation équilibrée entre eux, afin de trouver des solutions aux problèmes communs et maintenir ainsi une exploitation saine à long terme.