Toopi organics : l’urine, le nouvel or jaune ?
Savez-vous que l’être humain produit en moyenne 1 litre d’urine par jour ? Les visiteurs des centres commerciaux aussi ! La start-up française Toopi Organics propose d’utiliser cette ressource illimitée pour la transformer en engrais écologique au service d’une agriculture durable.
Recycler et transformer l’urine humaine en engrais naturel
Chaque année, plus de 18 millions de tonnes d’engrais minéraux sont utilisées en Europe. Un usage qui rend notre agriculture dépendante de l’importation et des produits peu écologiques, dont la fabrication est étroitement liée à l’exploitation de ressources non renouvelables. Dans le même temps, la gestion de l’urine est, quant à elle, un problème mondial. En Europe, pas moins de 6 000 milliards de litres d’eau potable sont souillés tous les ans par 200 milliards de litres d’urine. Un phénomène qui génère des coûts importants, sur le plan écologique et économique.
Toopi Organics, start-up française installée à Loupiac de La Réole, est née de ce double constat. Sa proposition, insolite, est la suivante : arrêter de considérer l’urine comme undéchet, pour la voir comme une ressource !
Collecter l’urine : des solutions simples à mettre en place
Riche en azote, en phosphore et en potassium, l’urine humaine constitue en effet un excellent engrais naturel. Pour ne plus gaspiller cette ressource précieuse, Toopi Organics a mis au point une solution innovante pour sa collecte, sa transformation et sa valorisation en solutions agricoles. Le potentiel est extraordinaire ! Non seulement le processus développé par l’entreprise offre une alternative efficace et écologique aux engrais chimiques, mais il génère aussi des économies conséquentes en réduisant, notamment, l’utilisation des chasses d’eau.
Testée et brevetée au sein de l’école d’ingénieurs Purpan de Toulouse, la technologie de Toopi Organics repose en effet sur un système de collecte séparatif, sans eau, via des cuves.
Un dispositif simple et peu coûteux à mettre en place, y compris dans les centres commerciaux : pour participer à ce système écoresponsable, il suffit d’installer des urinoirs féminins et masculins équipés de cuves de récupération.
Participer activement à un modèle circulaire et zéro déchet
L’urine collectée est ensuite transportée à 150 km au maximum du point de collecte vers une unité de transformation, puis distribuée dans les zones rurales. Un processus lowtech et en circuit court, sans aucun déchet, à l’énorme potentiel : à l’échelle européenne, ce sont 6 000 milliards de litres d’eau potable qui sont économisés par an grâce à cette technologie, et des milliards de litres d’urines valorisées au service d’une agriculture durable et résiliente !