Ça bouge chez les acteurs du retail !

Achats, reprises, procédures de liquidations… Les enseignes de prêt-à-porter et les distributeurs spécialisés sont à la peine depuis 1 an. Après Camaïeu et Go Sport, c’est une autre marque, contrôlée par l’homme d’affaires Michel Ohayon, La Grande Récré, qui se trouve actuellement menacée. Mais l’actualité du retail est également marquée par les réflexions autour de l’avenir de Casino, le distributeur français étant, lui aussi, en proie à de graves difficultés financières. Tour d’horizon des principales opérations en cours.

Marché du jouet : JouéClub reprend la quasi-totalité des magasins La Grande Récré

À la suite de sa liquidation,  avec poursuite et maintien de ses activités, la reprise de la Grande Récré est un enjeu pour les acteurs du secteur.

King Jouet avait proposé la reprise de 50 % des succursales, en plus des corners chez Club Med et Total. Joué Club a, quant à elle, apporté une offre plus globale avec le rachat de 90 % des succursales, des 50 franchisés de l’enseigne, ainsi que des corners chez Total, Casino et Club Med. King Jouet a alors réfléchi à l’élargissement de son offre, avant de se retirer. Joué Club semblait alors en pole position, puisque les deux autres offres restantes étaient beaucoup plus partielles avec le rachat d’une quinzaine de points de vente seulement, par Chausséa et Jour de Fêtes.

L’étude des offres par le tribunal s’est déroulée le 22 mai dernier. Ce 9 juin, sans surprise, les juges ont annoncé leur décision, désignant JouéClub comme repreneur exclusif de 89 des 101 magasins intégrés, de tous les contrats de franchise, ainsi que de 750 des 770 salariés du siège, pour un montant qui s’élève à 50 millions d’euros.

Les deux enseignes resteront toutefois indépendantes, avec des positionnements bien distincts : une offre de périphérie, destinée à la famille pour JouéClub, et une offre urbaine dédiée aux enfants, pour la Grande Récré. 

La saga Go Sport se termine enfin !

La saga autour de la reprise de Go Sport, autre enseigne appartenant à Michel Ohayon, a pris fin le 28 avril dernier. Parmi la vingtaine d’offres en lice, seules deux, globales, sortaient du lot : celles de Sport Direct et d’Intersport. La première, qui incluait la reprise de 75 magasins, de 136 des salariés du siège et de 1 477 des salariés en magasins, n’a pas été retenue. Il semble ainsi que la réputation de Sport Direct concernant les conditions de travail offertes aux salariés ait pesé dans la balance. Intersport remporte donc la mise. Le Groupe reprend 72 magasins Go Sport, permettant à l’enseigne de conforter sa position. Intersport reprend également 1 446 des salariés employés en magasins et 185 collaborateurs du siège.

Grande distribution : toujours des incertitudes autour de l’avenir de Casino

Le distributeur Casino a besoin d’assainir sa situation financière en réduisant notamment sa dette (6,4 milliards d’euros, dont 3,6 milliards non sécurisés). Le tribunal de commerce de Paris a ainsi ouvert, fin mai, une procédure de conciliation pour une durée de 4 mois, avec possibilité d’allonger le délai d’un mois.

Dans le même temps, le groupement des Mousquetaires s’est détaché du projet de fusion entre Teract et Casino. Il s’est engagé sur plusieurs points avec le distributeur. Premièrement, Intermarché entend poursuivre, pendant au moins 2 ans, le partenariat en cours relatif aux achats entre les deux entités. En plus des 3 centrales d’achat pour l’alimentaire, le non alimentaire et les achats non marchands, le partenariat inclura une alliance sur les produits en marque propre sur la filière pêche et viande.

Deuxièmement, Intermarché va reprendre les magasins Casino (hypermarchés, supermarchés et quelques Franprix) pour un montant total de 1,15 Mdrs€ de chiffre d’affaires, avec une première salve de 600 millions d’ici la fin de l’année, suivie d’une seconde de 550 millions, sur 3 ans. Enfin, une dernière salve de rachat optionnelle porte sur un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros. Celle-ci se présente sous la forme d’une promesse d’achat que Casino peut exercer dans les 3 ans. Les experts tablent, avec ces 3 étapes, sur la reprise de 180 magasins. Ce rachat rapprocherait Intermarché de Carrefour (2e derrière Leclerc) en parts de marché.

Enfin, Intermarché s’engage aussi à investir 100 millions d’euros en fonds propres lors du prochain « tour de table du groupe Casino » sans attendre de savoir lequel des projets, entre celui de Daniel Kretinsky et celuidu trio Pigasse-Zouari-Niel, l’emportera.

En effet, deux offres sont en cours pour sauver le distributeur français. D’un côté, Daniel Kretinsky (EP Global Commerce) et Fimalac qui proposent une augmentation de capital de 1,1 milliard d’euros. Cette injection apporterait le contrôle de la société à l’homme d’affaires tchèque. De l’autre côté, le trio d’investisseurs Mathieu Pigasse, Moez-Alexandre Zouari et Xavier Niel, s’est désolidarisé de Teract mais poursuit son projet de construction d’un nouveau distributeur axé sur l’alimentation durable. Il souhaite lever 1 Mds€, dont 300 M€ en fonds propres. Cette offre un peu inférieure à celle de Daniel Kretinsky, s’inscrit cependant dans un projet industriel 100 % français. 

En bref …

Parmi les autres opérations qui ont marqué ces derniers mois, on notera le rachat de Bricolex par GiFi ; mais aussi les négociations en cours entre Getir et l’application de livraison Flink, le 1er souhaitant racheter le second ; ou encore la reprise de l’enseigne de prêt-à-porter Gap France par une filiale de JD Sports, laquelle se positionne également sur le rachat de Courir.

Dans le secteur de la mode, les chaussures André, en redressement judiciaire depuis février dernier, passent sous pavillon belge. Les 21 magasins restants de l’enseigne ont en effet été rachetés par la société Optakare. Enfin, dans le secteur de la restauration, Côté Sushi reprend les 16 succursales parisiennes de Planet Sushi.